2012 – Conférence Antananarivo

CONFÉRENCE SUR LE PSYCHOTRAUMA
MADAGASCAR – 28 NOVEMBRE 2012

« DE LA SURVIVANCE A LA VIE »

A l’initiative de notre amie le docteur Alice Ranorojaona-Pélerin nous avons étés invités par le Ministère de la Culture de Madagascar pour présenter le psychotrauma lors d’une conférence organisée (logistique, invitations, médias) le 28 décembre à la Bibliothèque Nationale, à Antananarivo. Notre voyage, financé par FMCSF pour les billets d’avion et l’hôtel à Tana, a été organisé et pris en charge par l’association d’Alice, DIA 50, en ce qui concerne les déplacements dans le pays. Un grand merci à ce propos à Alice et à son frère, Tini Rajaonson, dont la gentillesse et les qualités humaines nous ont rendu le séjour très agréable et « sans souci ».

Nous remercions spécialement Monsieur Camille RATSIMBAZY et toute l’équipe du Ministère de la Culture, Monsieur Rivo RABEHARIVELO, Directeur de Cabinet représentant Madame la Ministre de la Culture, Monsieur le Directeur du Patrimoine, ainsi que Monsieur Thierry RAJAONA pour leur accueil et surtout pour l’intérêt qu’ils ont manifesté lors de notre conférence.

Après quelques photos de la conférence, vous trouverez le compte-rendu complet de l’intervention du docteur Marie Claude Lénès en fin d’article. Ouverture de la conférence par Monsieur Camille RATSIMBAZAFY Allocution de Monsieur Rivo RABEHARIVELO Directeur de Cabinet Présentation de FMCSF et de l’historique du psychotrauma par Jean BOIVIN   L’assistance est très attentive Le Docteur Marie-Claude Lénès a d’abord présenté les diverses situations traumatogènes…  … puis les conséquences de la violence sur la personne Les questions sont nombreuses et très pertinentes

Le Docteur Alice Ranorojaona-Pélerin fait le lien avec l’actualité malgache  Photos des organisateurs et de quelques participants

Guérir les blessures de la violence pour passer de la survivance à la vie.

Ceci est le thème de la journée de sensibilisation à la prise en charge des traumatismes psychiques qui s’est déroulée le 28 novembre 2012, dans les locaux du Ministère de La Culture.

Animé par le Docteur Marie-Claude LENES et Jean BOIVIN, présidente et directeur de l’Association Internationale : «FORMATION MEDICALE CONTINUE SANS FRONTIERE», ce congrès a pu avoir lieu grâce au concours du Docteur Alice RANOROJAONA-PELERIN et grâce à l’appui de Monsieur Camille RATSIMBAZAFY, directeur général de la culture.

Les blessures psychiques de la violence peuvent toucher toute personne : homme, femme, enfant.

Elles surviennent dans les situations de catastrophes, par exemple, lors des dégâts causés par les tempêtes, les cyclones, les inondations, les coulées de boue, les glissements de terrain, les incendies, les épidémies, les pollutions graves, les accidents de la circulation…. Elles surviennent aussi dans les agressions massives par des bandes organisées, dans les conflits armés…

Tous les jours, les violences interpersonnelles, trop souvent méconnues, ont le même effet traumatisant pour celui ou celle qui les subit. Ce sont : les agressions physiques, les agressions psychologiques, la maltraitance envers les enfants ou les personnes vulnérables, les violences conjugales, les violences intra-familiales, les agressions sexuelles, les viols envers les adultes ou les enfants, les violences dans la population des jeunes, les atteintes graves aux biens personnels, les atteintes graves aux valeurs morales et croyances personnelles.

Toutes ces situations peuvent créer un traumatisme psychologique, véritable blessure ou déchirure psychique.

Si le traumatisme psychologique n’est pas traité il peut être à l’origine de maladies chroniques, comme l’ulcère de l’estomac, les maladies de peau, psoriasis, eczéma, le diabète, les maladies thyroïdiennes, l’hypertension, les maladies cardiaques, certaines pathologies cancéreuses.

La blessure psychique, non traitée, crée au niveau psychologique un état particulier qui est souvent confondu, à tort, avec une maladie psychiatrique. Cet état peut amener à une dépression, à un suicide, et à changement total de personnalité : la personne dit « je ne suis plus comme avant » et son entourage ne la reconnait plus dans sa façon d’agir.

Très souvent, apparaissent des troubles du comportement et du caractère qui sont des complications de la blessure psychique :  les conduites à risque, les conduites suicidaires, la prise d’alcool, de drogue, la prostitution, les fugues, les conduites asociales, la délinquance, les explosions de colères, les conduites agressives et violentes…

Il est donc nécessaire de traiter la blessure psychique dont la trace reste active et intacte pendant toute le vie de la personne. L’accès à cette blessure est difficile car souvent les victimes sont dans la honte, dans la culpabilité, dans l’isolement, dans l’exclusion et elles n’osent pas en parler.

La victimologie clinique ou psychotraumatologie est une science exacte médicale, psychologique et sociale. C’est un outil qui permet d’accéder à cette blessure et de neutraliser son pouvoir pathogène donc d’éviter les complications physiques,  psychologiques et comportementales.

Il est important de savoir reconnaître qu’une personne a été victime de tel ou tel événement à un moment de sa vie, puis grâce à la prise en charge spécialisée de lui permettre de sortir de ce statut de victime pour devenir un rescapé dans toute sa potentialité dynamique. Cette personne  peut ainsi passer de la survivance à la vie.

Ce passage de la survivance à la vie ne saurait se faire sans le complément d’une implication familiale, d’une implication sociale, culturelle, associative, d’une  implication juridique, et également d’une implication politique afin de réfléchir à la prévention des situations génératrices de traumatismes.

A la suite de cette journée de sensibilisation, notre association Formation Médicale Continue Sans Frontière va répondre à la demande qui vient de lui être faite et qui correspond tout à fait à ses statuts : former des experts en psychotraumatologie. Cela devrait se réaliser à Tananarive, en avril 2013.

Antananarivo, le 30 novembre 2012
Docteur Marie Claude Lénès et Jean Boivin